Elle ne tombe plus, mais elle est encore là. Ma petite cabane est restée enveloppée dans les brumes toute la journée. Le feu y ronronne et à l’intérieur de la pièce, la température est douce. Je ne suis pratiquement pas sortie.
C'était idéal pour attaquer la suite du programme commencé il y a quatre jours (c.f. Tombe la neige 1/2). La première partie abordait le sujet des "ondes". J'avais fait un lien vers le post du 19 mai 2022 titré Les ondes alpha. La lecture ou la relecture de la publication devrait apporter un éclairage.
Je rappelle le but recherché : quitter l'Onde Stress lorsqu'elle nous habite et, de façon consciente, conduire une partie de notre corps à reprogrammer nos besoins et nos envies.
Le no stress, dans une vie, ça n’existe pas. Un truc qui ne tourne pas rond dans notre vie et le stress monte. Il est notre alarme dans les situations où notre survie est menacée. Le stress déclenche tout un tas de réactions peu agréables et nous n’arrivons pas toujours nous en abstraire. Il convient donc de savoir :
1° : le ressentir. Notre cœur bat plus vite, nos muscles se tendent, on peut transpirer, avoir une respiration plus rapide.
2° : le reconnaître. On est angoissé, nos pensées négatives se bousculent, on est dans un état de malaise, avec des émotions telles que l’incertitude, la peur, la colère, la déception, le regret, bref, toutes ces émotions qui engendrent un mal-être.
Il y a des bons stress. Un bon stress est un stress sans excès, qui nous permet de réagir de façon efficace pour régler un problème et qui nous permet d’améliorer nos performances. Il n’a pas de conséquences pour notre santé. Il va nous apporter un bénéfice dans une situation qui s’est présentée.
Mais d’autres circonstances vont provoquer un stress prononcé et durable. Celui-là va détériorer notre équilibre, provoquer des troubles psychologiques, mentaux, physiques. Il peut amener jusqu’à la dépression.
En abordant ce thème, mon idée était de partager mon ressenti en temps qu’artiste-auteure. Mais ce partage pourrait s’adresser à d’autres, s’ils se reconnaissent dans mes écrits.
Avancer qu’un.e artiste est une personne sensible, voire hyper-sensible, c’est presque une lapalissade. Souvent, à ce trait de caractère s’ajoute un manque de confiance en soi, une perpétuelle remise en question de soi (et de son art) et une sempiternelle quête du meilleur de soi.
Je ne sais pas si le fait d’être toujours insatisfaite de ce que je produis est aussi une particularité que l’ont peut attribuer à tous les artistes. Une impression de n’être jamais assez... de ne faire jamais assez... la peur de ne jamais pouvoir y arriver.
Ces «biais» sont des freins ou carrément des blocages dans le rendement. Ils provoquent une «retenue inconsciente» dans l’activité (moins de production, moins de succès, moins de revenus).
Pendant des années, les blocages ont comprimé mon expression. Il m’a fallu du temps pour comprendre que pour créer, pour m’exprimer, il fallait que je retrouve une liberté. Il fallait que je sorte du carcan dans lequel j’étais enfermée, pour gérer le fameux «regard des autres» . Et pour me libérer, il fallait que je fasse sauter plusieurs clés. Je te confie les points qui me semblent importants :
1. Bien définir son objectif.
« Je veux faire ÇA » (développer ta création artistique). Avant d’entrer en action tu dois garder à l’esprit que tu ne vas pas, dès le début, être une artiste confirmée, avoir du succès et faire du chiffre. Tu n’as pas la science infuse et tu dois «faire tes armes». Il me semble évident que tu vas avoir des ratés, devoir essayer des choses, te planter, trouver des voies, faire des demi-tours, braver des inconnues, et tout ça pendant toute une période que je vais appeler la période d’apprentissage. Autorise-toi un temps d’apprentissage (au moins un an). On ne passe pas son bac en maternelle.! Il faut des années et des années pour acquérir toutes les compétences nécessaires. Rassure-toi, il t’en faudra moins pour voir le bénéfice des actions que tu vas mener, mais pourtant, il faut bien du temps pour que tout se mette en place.
Avant de te lancer dans les premiers frais (achat d’un peu de matériel), fait une introspection, un premier bilan... de compétences. Si tu ne sais pas comment t’y prendre, il existe des organismes* qui proposent un accompagnement pour faire cette introspection et t’aider à définir : ce dont tu es capable, si la voie que tu choisis est dans tes cordes, si tu as des outils pour avancer dans le but que tu t’es fixé. On ne fait pas d’omelette sans œufs. C’est important de savoir si tu as les ingrédients requis. Tu dois faire le tri des ingrédients requis, classer ceux que tu as déjà en toi, ceux qu’il t’est possible d’acquérir, et ceux qui vont te faire défaut. Ce classement devrait te permettre de voir si tu peux te lancer dans cette voie. Ce n’est pas toujours évident de voir si l’on part dans la bonne direction.
La première année, tu vas monter ton atelier, acheter le matériel, investir. Et puis tu vas produire, faire ce que je vais appeler grossièrement : "du stock". Tes créations vont se multiplier, s’entasser.
Quand on se lance, il faut faire attention à ne pas s’éparpiller. Si tu veux tout mener de front : t’installer, créer, t’occuper de booster ta notoriété, faire des expositions/des salons, vendre, tu vas courir partout, dans tous les sens, un peu ici, un peu là, tu vas te sentir submergé.e, débordé.e, stressé.e et au final, ce ne sera productif dans aucun des domaines. Ta création va en pâtir parce que tu n’auras pas l’état d’esprit pour t’exprimer en toute liberté, sans impatience ... Lorsque tu vas faire un premier constat, tu vas te dire que tu n’avais pas les compétences pour arriver au but fixé, que ce n’est pas une voie pour toi, qu’en faire un but de vie est nul. Tu vas tout abandonner.
On en arrive au deuxième point.
2. Changer son mindset
Nos comportements sont être en adéquation avec notre état d’esprit (le mindset). Nos idées et nos croyances influencent nos comportements et donc toute notre vie. Ça te semble une évidence ? Mais es-tu bien sûr.e que tu es toujours linéaire ? Je veux dire par là que bien souvent, on a effectivement bien défini son objectif, on part positif avec dans l’idée de donner un maximum pour progresser dans le bon sens, mais tout à coup, au premier ratage, à la première barrière (ou peut-être à la deuxième, troisième... selon ta résistance), l’enthousiasme tiédit, un doute se pointe. Alors, subrepticement l'attitude change et les actions sont moins percutantes. Tu subis l’effet d’un biais cognitif : la prophétie auto-réalisatrice. Un bon exemple de prophétie auto-réalisatrice c’est l’effet placébo, lorsqu’une personne obtient des résultats bénéfiques qu’elle attend en utilisant une substance inactive (qui n’a pas d’effet scientifiquement reconnu). Tes attentes influencent tes actions. Si tu crois vraiment à ton projet, tu fonces dans le tas. Mais si tu y crois moins, tu vas avoir des actions moins efficaces. Si tu n’y crois pas, tes actions sont moins susceptibles d’aboutir au résultat escompté.
3. Ne panique pas
Tout changement, toute nouvelle situation apparaît comme inconfortable. C’est normal. Ne te laisse pas aller à des pensées défaitistes. Reste positif/ve, l’esprit fixé sur ton objectif à atteindre. Croire en soi, avoir confiance en soi, rester fidèle à ce que l’on a décidé pour soi, rester sincère sont des paramètres de réussite. Et puis, observe bien qui intervient dans ton environnement. Tu ne dois pas te laisser aveuglément mener pas des discours extérieurs déstabilisants. Avant d’interroger les autres, interroge-toi, toi. La priorité, ce sont tes envies, tes jugements, tes goûts, pas ceux des autres.
Le créateur, l'artiste, est soumis à tout un tas de critiques de la part de tout un tas de gens. Certaines critiques sont positives, d’autres négatives. Or, un autre biais de l’être humain, c’est de retenir surtout la critique négative. Si au cours d’une journée arrive une critique percutante, même si tu as cinquante appréciations flatteuses, ce sont les mots du détracteur qui vont persister dans le temps.
Je suis sûre que tu as des enregistrements du même type 🤭. Je pense qu’il faut prendre en compte le fait que chacun a ses propres idées, qu'elles sont les meilleures idées à avoir et ils vont inconsciemment manœuvrer pour les imposer. Je ne peux m’empêcher de citer Coluche qui disait :
« Ce n’est pas parce qu’ils sont nombreux à avoir tort qu’ils ont raison ». Alors, ne prends pas pour argent comptant tout ce que l’on te dit et ne te laisse pas détourner naïvement de tes objectifs par des arguments extérieurs. Et puis, il se peut qu’ils émanent de quelqu’un qui veut t’amener à un but qu’il nourrit, lui, et qui va t’emmener loin du tien.
Tenir le coup dans la longueur. Ne pas lâcher prise. Ne renonce pas à tes propres idées, et surtout pas sous prétexte que d’autres n’y adhèrent pas.
3. Vis le présent, ne soit pas dans l’après.
Regarde objectivement chaque victoire. Ce sont elles qui vont doper ton état d’esprit et te programmer pour aller au succès. Note tout ce qui a fonctionné depuis le lancement de ton activité. Et si tu restes fixé.e sur des moments où ça a moins marché, dis-toi que ce ne sont pas des moments inutiles, parce qu’ils te désignent les erreurs commises et que c’est dans l’erreur que l’on se construit. Les erreurs sont un pas de plus dans la construction. Pour moi, quand on se lance dans une entreprise, il n’y a pas d’échec, il n’y a que des circonstances, des événements, des situations qui nous font avancer dans notre vie. Etre riche d’expériences. Toute expérience nous en apprend beaucoup sur nous et sur les autres. L’erreur est une réponse qui doit te permettre de cheminer dans le processus d’apprentissage. Celui/celle qui ne commet plus d’erreur est :
-- soit arrivé et n’a plus rien à apprendre (c’est un peu utopique non ?).
-- soit stationne, ne se remet plus en question, et donc n’atteindra jamais les sommets. C’est en marchant qu’on va dit un proverbe africain. Alors ne t’arrête pas, marche !
L’erreur n’est pas le fait d’un.e raté.e, mais la preuve que celui qui passe dans l’erreur est bien en chemin. L’obstination est celui de la réussite.
* Les demandeurs d’emploi peuvent bénéficier d’un bilan de compétence : la demande doit être faite auprès de Pôle emploi, de l’APEC ou de Cap emploi.
© Annette Thomas
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