Ecrire, dessiner, peindre, ça, je sais faire. Par contre, montrer mes oeuvres m'a demandé un immense effort parce que c'est se mettre en avant, parler de soi, et ce n'est pas ma tasse de thé. Je suis plus à l'aise dans le calme et la solitude de ma "cabane", que dans la foule d'un salon. Il m'a fallu trouver des motivations pour sortir de mon refuge et des stratagèmes pour trouver une place dans les espaces publics.
Entourée par des gens compétents, j'ai traversé les décennies en avançant sur un parcours artistique qui m'a amenée à comprendre certaines choses, notamment comment donner une deuxième vie aux oeuvres entassées dans mes placards (c.f. parmi les publications anciennes). Ce fut une première motivation qui m'a fait franchir le pas et me lancer. Puis, il m'a fallu apprendre comment s'abstraire du regard des autres et comment faire face aux critiques négatives ; pas forcément s'en abstraire, mais les utiliser, ne serait-ce que pour saisir la personnalité des gens qui les profère ;-) ((c.f. parmi les publications anciennes).
Force m'est de reconnaître que salons, expositions, portes ouvertes et autres événements m'ont finalement beaucoup apporté non seulement au niveau de la création, mais aussi au niveau personnel. Comment faire un premier pas, comment se dépasser,... comment gérer ce contact avec "les autres", comment digérer ou éluder des discours auxquels je n'adhère pas. On cotoie une telle diversité de personnalités, qu'il y a matière à apprendre à rester zen en toutes circonstances. Et puis, ce parcours dans les méandres des réseaux artistiques fut un prétexte pour trouver des outils afin de raisonner ... et résonner ;-) juste. J'ai essayé, j'essaie et j'essayerai toujours - jusqu'à ma fin - de développer encore et encore tous les mécanismes qui permettent d’atteindre bien-être, sérénité, et qui portent à avancer encore et toujours, à grandir.
Mon point de vue n'est sûrement pas celui de tout le monde. C'est le mien et je l'impose pas. Certains s'y retrouveront, d'autres pas. Libre à chacun d'en faire ce qu'il veut :
Publier et diffuser son oeuvre, on pourrait penser que c'est se retrouver en compétition avec d'autres auteur(e)s. Je crois que c'est ce que pensent certains artistes (si si, j'ai relevé leurs regards lors des salons). Pour ma part, je préfère penser que je fais partie de ces gens qui construisent le paysage littéraire et qu'il est important d'offrir aux librairies une variété infinie de styles, afin que chaque lecteur trouve un plaisir démesuré à se plonger dans l'univers qu'il aime. Pour moi, il n'y a pas de gagnant, pas de perdant, il n'y a pas de compétition,. Quand sur les salons je vois un.e auteur.e qui épie combien d'ouvrages vend son voisin, je souris. Si votre voisin de stand remporte du succès, est-ce que cela rend moins bon ce que vous écrivez ? Non. Le stand voisin s'est vidé ? Cela montre simplement que le monde du livre n'est pas si malade que ça et ça devrait rassurer tout le monde !
Nous autres artistes, sommes tous dans la même bataille. Espérer vendre son livre tout seul tient du fantasme. L'union fait la force. On construit dans l'amour, pas dans la jalousie et encore moins dans la haine.
A cogiter encore ☞ personne n'a la science infuse. J'ai exposé la première fois en 1973 et pourtant, malgré toutes ces années et toutes ces expériences vécues, je ne prétends pas TOUT savoir et je me garde bien de donner des leçons à quiconque. De toute façon, ce que je tire de mes expériences ne peut servir qu'à moi-même. Chacun est libre de n'accepter que ce qui lui est utile. J'ai bien conscience que ce que je retiens n'est pas valable pour tout le monde. Ce point de vue est le mien. Libre à chacun de regarder comme il veut, où il veut, quand il veut. Je sais qu'à côtoyer tant de créateurs, tant d'écrivains, j'en ai forcément tiré du positif... A chaque salon auquel j'ai participé, j'ai pris des contacts, trouvé des voies à explorer, rencontré de belles personnes tant dans le groupe des organisateurs et participants que parmi le public. Pour moi chaque événement est d'une grande richesse. Pour moi, la richesse n'est pas uniquement dans le tiroir-caisse. Elle est d'abord dans la boîte crânienne et dans le coeur.
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