Le génogramme d’une famille
- pilhacplansonnier
- 23 août 2024
- 3 min de lecture

Une famille est composée de membres dont les relations (interactions) engendrent des émotions, des sentiments divers, allant de l'amour aux conflits, parfois jusqu'à la haine. Si l'un des membres subit un événement marquant - un bouleversement - d'autres membres peuvent être affectés, même dans les générations suivantes.
Cette notion a été développée vers les années 1960 aux États Unis, mais elle n'est prise en considération en Europe qu'une dizaine d'années plus tard.
Le génogramme est la représentation graphique de la structure familiale. Il remonte en général sur trois générations.
C'est Michel, psycho généalogiste venu faire un séjour au Plansonnier, qui m'a initiée à cet outil systémique. Ensemble, nous avons fait le génogramme de ma famille. Pour cela, nous sommes allés fouiner sur les sites adéquats du style Filae, Généanet, Myheritage, etc. Nous nous sommes appuyés sur des documents officiels : recencements, actes de naissance, actes de baptèmes, actes de mariage, de décès, dossiers militaires (il faut parfois être professionnel ou avoir un compte pour les télécharger).

A quoi ça sert ? Appréhender l'histoire de sa famille permet de cibler des répétitions transgénérationnelles de comportements. Propention à la violence, à la déprime, autisme, ou tout autre mal-être ... certains membres de la famille portent le poids d'événements qui ne leur appartiennent pas. Il peut ainsi y avoir des répétitions transgénérationnelles de comportements. Dépendance à l’alcool, l’anorexie, etc peuvent être des dettes émotionnelles impayées. Des membres de la famille paient le prix d’évènements qui ne leur appartiennent pas, de faits vécus qui datent de générations antérieures.
Dans une famille, les "non-dits" transportent sur plusieurs génération des vécus qui sont un poids et peuvent altérer l'équilibre de certains membres. Nous sommes héritiers d'une histoire familiale or, je le dis souvent, une vie n'est pas linéaire. Se conforter dans les conflits, c'est les transmettre aux membres des générations suivantes. Ils engendreront des souffrances, des troubles psychiques et parfois physiques.
Le génogramme permet de mettre en évidence les relations intrafamiliales, et d'apporter un éclairage sur la systémique familiale, dans un but thérapeutique (ce que ne fait pas l'arbre généalogique).
Le thérapeute, rodé sur le sujet, formule des hypothèses. Elles sont basées bien sûr, sur ce que le patient apporte, mais aussi sur les documents récoltés, et sur sa connaissance des époques traversées par chacun des membres de la famille au fil des générations.
Le génogramme n'est pas un outil miracle qui résoud tous les problèmes. Et puis, chaque événement qui nous arrive n'est pas forcément lié au passé et aux transmissions multigénérationnelles. Mais mon post est simplement un petit message destiné à sensibiliser tout un chacun. Il est matière à réflexion, notamment sur notre façon de voir l'impact de nos décisions. Une impulsion mène à une action qui engendre parfois des situations inconfortables et des émotions négatives. Elles peuvent impacter non seulement notre vie, mais aussi celle de certains membres de notre famille, leurs comportements. Des maladies, des troubles de toute sortes peuvent perdurer pendant plusieurs générations.

Toute personne se construit à travers l'histoire familiale. Vouloir pointer du doigt un individu atteint d'une pathologie, ou qui a un comportement destructeur serait vain. Une approche plus appropriée serait de mettre en avant l'idée qu'une famille fonctionne et se régule en fonction d' interactions guidées à partir des règles qu'elle a créées. Ces règles devraient engendrer des vies dans le bien-être, où chacun trouve un complet épanouissement. Mais ces règles sont loin d'être universelles. Un système est soumis à une organisation, à un fonctionnement qui demande parfois à être régulé. Le dysfonctionnement d'une personne peut être considéré comme un moyen d'adaptation à une systémie familiale.
Je suis... j'ai été plusieurs fois confrontée à des périodes de mal-être. Qui ne l'est pas ? Je me suis rendue compte que persister dans le déni, ou occulter les problèmes, ne résoud rien. La solution était de les prendre à bras le corps, de les étudier pour tenter d'en saisir la véritable origine. La réaction par défaut face à un problème, c'est de trouver un coupable à l'extérieur. C'est ce fameux : 'c'est la faute à untel !' Mais culpabiliser "untel", lui faire la gueule ou le battre ne résoud absolument rien. On ne fait qu'en remettre une couche. Parce qu'au fond, on sait bien que le problème, ce n'est pas réellement l'autre. Le problème, il est dans notre propre façon de fonctionner. La solution est là, au plus profond de soi. Je ne fais pas la gueule, je ne lève pas la main pour battre, ni même la voix pour condamner, parce que ce serait me prouver à moi-même que je suis rancunière, ou violente, ou vindicative, ce serait moche... Il y a mieux à faire : changer notre façon de voir les choses, se changer, soi... Pour trouver une solution à un problème, la première chose c'est de faire une introspection.
Mon roman : "Le long voyage d'Émilie", est un exemple qui illustre parfaitement tout ceci.

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