Lâcher prise
- pilhacplansonnier
- 22 août
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : 24 août

C'est un concept que j'avais abordé au tout début de mes pérégrinations dans le domaine du développement personnel. Le processus, d'après ce que j'en avais compris, consistait à ne pas entrer dans des luttes vaines pour résoudre un problème, ou pour sortir d'une situation difficile. Les podcasts et les documents que j'avais consultés pour apprendre à maîtriser la méthode ne m'avaient pas convaincue. Mais en fait, les explications manquaient d'ampleur. Les mots 'lâcher prise' tintaient comme 'te prends pas la tête', ou 'oublie'... Ce à quoi je répliquais : 'plus facile à dire qu'à faire !' Mes pensées tournaient en boucle sur ce truc que je devais à tout prix prendre à bras le corps pour rectifier le tir.
Pratiquer le lâcher prise, ce n'est pas avoir une attitude passive. Ce n'est pas un renoncement. C'est comprendre que l'on peut dépenser son temps et son énergie ailleurs.

En piochant plus à fond le lâcher prise, on trouve pourtant un outil qui rend la vie tellement plus facile et agréable. C'est pourquoi j'y reviens aujourd'hui.
Quelques petits trucs utiles qui permettent de cibler les situations où l'on peut agir et celles où l'on va perdre pied, ou bien carrément droit dans le mur :
On a l'impression que, pour mener une vie accomplie, il faut toujours tout contrôler. Vous en avez sûrement rencontré de ces gens qui ont toujours la vérité infuse, qui ne supportent pas d'être contrarié, et qui ne se remettent jamais en question. Ils perdent la conscience (ou ils ne l'ont jamais eue) que, ce qu'ils voient, ce qu'ils entendent, ce qu'ils comprennent des situations, n'est pas ce que tout le monde voit, entend, comprend. Même s'ils sont persuadés de bien avoir tout saisi d'une situation, s'ils sont persuadés que leur vision et leur interprétation est universelle, déjà là... il y a une première erreur et un sacré loup !

Chacun, à partir de son propre point de vue bâtit ses scénarios. Or, il ne faut pas oublier que l'on ne voit jamais TOUT d'une situation. Certains paramètres du contexte échappent, selon l'état d'esprit au moment des faits, le degré de réceptivité, selon ses vécus précédents aussi. L'interprétation des paroles entendues varie selon les caractères (si l'on est plutôt porté vers l'optimisme ou le pessimisme, le catastrophisme etc.) si l'on est préoccupé par autre chose, si l'on est fatigué, ou en fonction de l'intérêt porté au fait. Il y a des jours où nous acceptons mieux certaines choses qu'à d'autres.
Certains individus se laissent mener par leur ego et, persuadés d'avoir raison, vont tenter d'être convaincants pour faire adopter leurs idées, leurs raisonnements, afin d'imposer leurs buts.
Ce mécanisme peut effectivement déboucher sur des solutions et résoudre le problème. Mais on se heurte bien souvent à des individus qui ont la même démarche d'autoritarisme, et veulent eux aussi imposer leur façon de recevoir la situation et leur raisonnement. Le chaos produit est en général une surcharge de difficultés pour sortir du problème.

Citation : Lâcher prise, ne signifie pas que vous arrêtez de prendre soin, mais que vous arrêtez d'essayer de forcer les autres à le faire (Mandy Hale).
Pour utiliser le lâcher prise, l'astuce est de procéder par étape.
On peut commencer par se poser des questions : Est-ce que cela me concerne ? Le but de la question étant de ne pas passer son temps à gérer tout ce qui nous paraît incongru autour de nous, tout ce qui déraille, toutes anomalies rencontrées, etc. (c'est le syndrome du Saint-Bernard).
Si je ne m'ingère pas dans cette situation-là, qu'est-ce que je risque ? Suis-je en danger ? Est-ce que je peux mourir ? Est-ce que je suis obligé.e d'intervenir dans la situation ? Suis-je vraiment indispensable ?

Apporter sa vision est intéressant, à condition qu'elle ne soit pas source de conflit, qu'elle ne soit pas une surcharge qui risque d'accroitre les émotions pénibles des autres intervenants (anxiété, peur, colère...) Adopter un discours qui n'envenime pas une situation mais au contraire, qui apaise les esprits, de façon à garder un raisonnement clair et mesuré. La tolérance est de mise. L'écoute de chaque interprétation permet de prendre du recul et d'adopter un raisonnement constructif pour tous. Je pense qu'il y a déjà là de quoi permettre la réflexion et nous diriger vers une attitude plus propice à la résolution de problèmes. Le calme plutôt que les cris. Je propose à ceux qui veulent approfondir le sujet (et trouver d'autres pistes vers le lâcher prise), de relire les accords toltèques : 1.- Que votre parole soit impeccable 2.- Quoi qu'il arrive, n'en faites pas une affaire personnelle
3.- Ne faites pas de suppositions 4.- Faites toujours de votre mieux 5.- Soyez sceptiques, mais apprenez à écouter

Je sais qu'il est tentant d'écouter sa petite voix intérieure, celle qui a toujours raison et pousse au 'duel' pour s'imposer. Mais la faire taire et avoir conscience qu'un élément venant d'ailleurs peut peut-être faire avancer les choses, c'est faire preuve d'une ouverture d'esprit plus constructive.
Il est important de laisser à chacun la gestion de ses problèmes. Intervenir systématiquement, c'est lui suggérer qu'il n'est pas capable de se gérer lui-même. C'est en traçant lui-même son chemin qu'il trouvera sa force intérieure, en assumant et résolvant ses insatisfactions et ses douleurs. Un bémol quand il s'agit d'aider une personne atteinte d'une incapacité physique ou mentale. Mais se substituer à quelqu'un pour résoudre ses difficultés, c'est quelquepart inhiber la progression de son astuce, de son ingéniosité, mais également de sa résilience.

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