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Faire des choix


Tu ne te souviens pas, la semaine dernière, ces jours passés à ruminer contre une décision prise qui, au fond, ne te plaît pas vraiment ? Tu ressasses, tu soupires, parce que tu sais que cette décision-là, même si tu l'as acceptée, elle n'émane pas de toi.

Tu es passé outre ton pouvoir de décision et tu as adopté ce que d'autres ont décidé pour toi.


Ce mécanisme est banal et fréquent. C'est un mécanisme par défaut de notre cerveau. Pour faire plaisir à l'autre, tu renonces à te faire plaisir à toi. Pire encore, tu t'engages dans une démarche ou une action que non seulement tu n'as pas choisie, mais qui va te procurer des émotions désagréables.


Dans la vie, on fait des choix. Des choix pour de plus petites ou des choix pour de plus grandes choses : prendre son vélo plutôt que le bus, choisir un métier plutôt qu'un autre, choisir de passer la soirée du week-end prochain seul devant la télé plutôt qu'au bistrot du coin avec les copains... etc.

Chacun devrait être capable de définir son choix. Si l'on sait s'écouter, on sait de quoi on a envie vraiment. Pourtant, parfois, ce n'est pas si facile de choisir parce que des pressions extérieures sont exercées. Alors votre décision bascule.

Je prends l'exemple : «choisir de passer la soirée du week-end prochain seul devant la télé plutôt qu'au bistrot du coin avec les copains».

Si les copains insistent et vous fournissent des arguments valables, vous pouvez changer d'option, vous dire que, finalement, ils sont sympas et passer une soirée entouré.e de leur affection peut être plus positif que le film débile au programme de la TV. Dans ce cas là, pas de souci, vous changez simplement de choix, mais au final, c'est bien vous qui décidez ce qui vous plait, vous n'en subissez aucune conséquence désastreuse.

Par contre, si vous avez envie d'être seul.e parce que vous avez besoin de calme, que vous voulez vous allonger, que vous voulez absolument voir le film qui passe ce soir à la TV, mais qu'en face, on vous fait savoir que ne pas venir à cette soirée ça vous conduit à être mis en quarantaine ensuite... Vous allez réviser votre choix et céder au chantage affectif : j'y vais, mais ça me fait royalement chier. J'imagine ce que va être le compte à rebours de la semaine et j'imagine l'état d'esprit dans lequel vous allez passer cette soirée. Vous pouvez vous dire que c'est un mauvais moment à passer, bien sûr, mais à quel prix ! Et qu'est-ce que vous en tirez ? Vous avez cédé aux injonctions ou au chantage de quelqu'un d'autre. Vous avez montré votre propension à vous rendre disponible et il y a de grandes chances pour que votre fonctionnement porte les autres à vous "faire céder". Vous écraser n'est pas la solution. Cela ne donnera pas une meilleure image ni aux autres, ni à vous-même. Vous finirez peut-être même par être celui/celle sur lequel/laquelle on se décharge des corvées. Si vous ne vous imposez pas, votre charisme en souffrira, vous apparaitrez plutôt comme "la bonne poire" !


J'ai envie de dire que les actions que je mène ne regardent que moi. Je ne suis pas responsable des émotions des autres. Si l'une de mes décisions ne plaît pas à autrui, je le laisse ruminer dans son coin, il est maître de ses émotions, maître de ressasser sa colère ou sa déception, ou sa frustration, ça ne me concerne pas. Libre à lui de se faire la vie qu'il veut ! Mais je suis le personnage principal de la mienne et je choisis ce qui me plaît. Je construis MA VIE, comme je l'entends. Je sais ce qui me procure du plaisir, mais j'ai parfaitement ciblé ce qui ne m'apporte rien.

Et à l'inverse ? Si c'est moi qui fait à quelqu'un une suggestion ? Pour ma part, ça ne reste qu'une suggestion. Je ne décide pas à sa place. Je m'en voudrais d'infléchir ses choix, au risque de le contraindre à des choses dont il n'a pas envie. Je ne me sens pas en droit d'imposer quoi que ce soit et de guider ses actions ou ses pensées vers des chemins que je choisis à sa place. Sa vie n'est pas la mienne. Je lui laisse l'entière liberté de mener la vie qu'il veut. Lorsque j'interviens dans la vie de mes proches, j'insiste bien sur le fait que tout ce que je peux formuler comme idée, projet, action, ne sont que des propositions auxquelles ils sont totalement libres d'adhérer... ou pas. Et afin que cette liberté soit totale, je m'applique à ne faire aucun chantage financier ou affectif. Je laisse le choix de dire OUI ou NON, sans aucune contrepartie.

Je reste consciente que nous n'avons pas la même façon ni de voir, ni d'appréhender les choses.

J'ai envie de... mais l'autre n'a peut-être pas envie de... Chacun a ses raisons d'accepter ou de refuser... Quel que soit le choix, cela ne changera ni ne mettra en cause les liens (ni les sentiments, ni les contacts) qui nous unissent.

Pourquoi certaines personnes ne savent pas dire non ? Peur que l’autre se sente blessé ? Mais du coup, qui est blessé ?

Peur de perdre la relation, peur du rejet ? Mais du coup, que vaut cette relation qui ne tient pas compte de vos façons de voir les choses, de vos envies ?

Peur d’être égoïste ? Mais du coup, elle est super égoïste, cette personne que vous avez en face de vous, non ?

Accepter toutes ces peurs et ne pas savoir dire non c'est non seulement permettre à d'autres de manquer de respect pour vous-même, mais c'est aussi manquer de respect pour soi-même.

C'est engager votre temps et votre énergie dans des activités qui ne vous plaisent pas, autant de temps perdu que vous auriez pu investir dans des actions pour avancer dans la construction de votre vie.

C'est avoir l'impression d'être "faible" en subissant des choses.

Et si vous en prenez conscience de tout cela, alors vous ajoutez une dose de culpabilité.


Celui/celle qui n'ose pas dire non est dans une relation infantile face à l'affectif (peur de ne plus être aimé.e) et face à l'autorité. Exprimer ses vrais choix et dire non à l’autre est d'abord un signe de maturité, mais aussi un signe de confiance en soi. Savoir dire non c'est parfois éviter de se faire manipuler.


Ne pas savoir dire non, c'est se dévaloriser, c'est préférer satisfaire l'autre plutôt que soi. C'est se faire passer au second plan. Or, comme je l'ai dit dans un autre post :

Après lecture de ce texte, vous avez le choix : d'accord, ou pas d'accord. Mais quel que soit celui-ci, cela ne changera en rien ma façon de penser.




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