Nourrir son cerveau
- pilhacplansonnier
- 17 févr. 2022
- 6 min de lecture
Dernière mise à jour : 24 janv. 2024

Le cerveau, on l’a vu, reçoit les informations saisies par nos sens. Au quotidien, en fonction de ce qui se passe autour de nous, du lieu où l’on est, du contexte, des gens qui sont là, en fonction des conversations auxquelles on va participer, des médias que l’on choisit de lire/voir/écouter, de toutes ces sources d’informations que l’on va chercher ou qui se présentent parfois impérativement à nous, en fonction de toutes ces choses, notre cerveau va faire sa petite cuisine.
Mais tous ces éléments qui me conduisent sur les chemins de la vie, tout ce qui passe par mon cerveau, est-ce que je le choisis ? Est-ce que je choisis en pleine conscience ? Et est-ce que tout me satisfait ? Est-ce que tous les éléments me sont vraiment utiles pour réussir ? Est-ce que tous m’apportent, au final, le bien-être ? Et puis encore, est-ce que je maîtrise tous mes choix ? N’y a-t-il pas des situations où il m’arrive simplement d’adopter les choix des autres, sous prétexte :
1) que je suis nulle et qu’il vaut mieux que je me fie aux choix des autres,
2) ou bien parce que la majorité des autres personnes ont adopté un autre chemin et qu’ils ont sûrement raison,
3) ou encore parce qu’avoir ce choix « x », c’est aujourd’hui très tendance, etc… on peut se trouver mille raisons.
Avant de faire un choix, il est prudent de se poser la question : qu'est-ce qui me pousse à faire ce choix là plutôt qu'un autre ? Est-ce vraiment le mien ? N'est-ce pas un choix qu'un autre a fait, et que par divers moyens (publicité, raisonnements manipulatoires...) il me pousse à adopter ?
Et si on fait un choix, il est prudent aussi de s’interroger sur sa fiabilité à long terme avant de l’adopter définitivement. Choisir de manger un pot de Nutella en regardant une série TV, c’est plaisant à court terme. Mais je pense que par la suite, il va falloir déployer le sac plastique pour régurgiter le Nutella ou se tordre les deux mains sur le ventre (ou les 2).

En grande surface, les rayons sont remplis de denrées dont vous avez vu les flashs publicitaires. En général, c’est suffisamment appelant pour que vous les reconnaissiez en passant devant les rayons. Pourtant, vous faites un choix pour remplir votre chariot. Vous ne ressortez pas avec TOUT ce qui vous a tenté en parcourant les rayons, avec tout ce que les publicités vous invitent à consommer. La vie est idem. Elle comporte un tas d’informations, de nourriture pour votre esprit, mais vous devez là aussi faire des choix. Il est donc nécessaire d’arrêter le pilote automatique qui vous guide à ingurgiter n’importe quoi. Même si certains ingrédients vous apportent sur le moment du plaisir. Vous devez identifier les informations, les trier et fixer des choix.
Les informations qui nous arrivent émanent de diverses sources, que nous ne maîtrisons pas toujours. Médias, mais aussi dans nos relations avec les autres, ou dans le cadre de nos apprentissages, dans le cadre de notre travail, ou dans nos lectures, dans nos expériences de vie plus ou moins conscientes. Prendre chaque information, l’identifier, l’évaluer et l’utiliser n’est pas aisé, mais c’est là encore un exercice à cultiver, à développer, et une fois la notion acquise, reste à l’utiliser dans le bon sens pour cheminer vers le mieux-être, ou le bien-être. C’est un cheminement long, qui s’acquiert au fil du temps, avec patience, mais une fois la notion bien acquise, combien c’est gratifiant.

Nourrir son cerveau, c’est aussi faire un choix parmi les gens que nous sommes amenés à côtoyer. Personne n’est parfait, et je suis consciente qu’une même personne apporte du positif, mais parfois aussi du négatif. Je l’accepte et je suis capable de gérer cela. Pourtant, j’ai établi un point de balance et lorsque l’équilibre est rompu, que le négatif pèse sur d’autres espaces de ma vie , il est parfois nécessaire – pour ne pas polluer notre vie – de rompre les liens qui avaient été tissés… . Dans la décision, nous ne devrions pas condamner les personnes dont il est question. Elles ne sont pas en cause. Leurs paroles et leurs comportements n’ont d’effet sur nos émotions qu’à travers la pensée qu’on a à leur sujet. Une pensée qu’on doit choisir délibérément parce qu’elle nous est utile pour agir ou réagir au mieux de notre intérêt. Plus simplement, lorsqu’une problématique s’est développée avec une personne et si la relation est néfaste à notre équilibre de vie, il vaut mieux, parfois, couper les ponts.
Les autres ne sont aucunement responsables de mes émotions, et à l’inverse je ne suis absolument pas responsable des émotions des autres. Chacun a la responsabilité de ses propres émotions. C’est le B.A BA de l’indépendance émotionnelle et une des clés du développement personnel. C’est une notion qui a changé toute ma vie. Avoir cette conscience là est libérateur parce que cela laisse le libre choix de ses pensées, de ses émotions et le libre choix des actions qui en découlent ! C’est une notion qui permet de comprendre que les autres n’ont aucun pouvoir sur notre propre vie. Il faut l’écrire en caractère gras : Je ne dépends pas des autres. Je ne donne pas aux autres le pouvoir de guider mes émotions. Je ne les rends donc pas responsable de mon mal-être (ou de mon bien-être). C’est la voie de la liberté.

Il existe un petit podcast sans prétention mais porteur d’une foule de conseils que j’écoute chaque jeudi, et j’y ai relevé entre autre que nous avons tous un manuel concernant les personnes que nous fréquentons. Le manuel, c’est en quelque sorte un mode d’emploi qui liste la façon dont elle doivent se comporter avec nous et vice versa. Par exemple, on attend de notre amie qu’elle nous appelle tous les soirs, qu’elle réponde illico à un appel à l’aide, qu’elle soit toujours sympa, qu’elle réponde sans faillir à nos invitations, qu’elle soit en accord avec nos idées etc. et en cas de manquement, on se dit que : «ce n’est pas une vraie amie». Pour chaque personne, on établit des « règles » qui sont parfois une charge pour celui qui est en face. J’ai aimé la conclusion du podcast : «Je vois et je comprends que telle ou telle personne a un manuel pour moi. Je choisis en toute conscience de ne pas m’y conformer et je sais qu’elle va probablement en éprouver des émotions désagréables. Mais c’est de SA responsabilité, c’est SON manuel, et je ne l’ai pas choisi ; je reste libre de mon comportement et je la laisse libre de sa réaction».

Parfois, on s’indigne parce que quelqu’un n’a pas fait ce que l’on voulait. Elle piétine le manuel qu’on avait établi de façon si claire, si universelle, si normale, si frappée de bon sens. Mais si on part du principe que cette liste de choses qu’on a universalisée, n’a été créée qu’à travers un ressenti que nous avons, nous, de cette personne, qu’elle a été créée via nos valeurs propres, nos expériences, notre religion, notre éducation, notre position dans le monde social, et qu’elle a été créée avec tout un tas d’autres critères combinés destinés à répondre … on ne peut qu’admettre que cette liste, ce manuel, ne répond qu’à nos propres attentes à nous ! Le manuel de René n’est pas créé par René, celui d’Angèle n’est pas créé par Angèle, mais c’est bien nous qui créons un manuel de façon arbitraire pour chacune de nos connaissances, chacun de nos proches.
Prendre conscience de cela aussi, et l’admettre, c’est bien intégrer que les autres ont le droit de vivre leur vie, et qu’on a envie de les accepter et de les aimer comme ils sont, de nous chauffer à la lumière de leur personne mais aussi … de prendre ce qu’il y a de bon à prendre, de prendre ce qu’il nous plaît.
Dans une relation, tant que la nourriture est utile, positive, je cultive le lien qui nous unit. Mais le jour où l’équilibre bascule, où j’ai conscience d’une demande ou d’une attente qui pose problème, qui paraît encombrante, déraisonnable ou excessive, je trouve justifié le fait de me libérer. Mes limites ne sont pas difficiles à saisir :
1.- à partir du moment où les attentes, les comportements portent atteintes à l’équilibre de mon couple ou à l’équilibre familial, je pars du principe qu’il n’y a pas à tergiverser !
2.- à partir du moment où les informations transmises portent atteinte à ma liberté de pensées et d’actions, j’étudie la question.
3.- à partir du moment où les circonstances neutres dérivent vers des pensées dont j’ai du mal à maîtriser la direction, j’essaie d’utiliser les outils d’intelligence émotionnelle à ma disposition pour trouver une solution à la problématique.
Post-it à coller sur le frigo et à lire chaque matin en sortant le beurre et la confiture Je m’attache à ne véhiculer et diffuser que des informations positives et utiles qui développeront – chez ceux qui les recevront – la nourriture adéquate pour doper la production de neurones.
Je m’attache à n’identifier et n’accepter que des informations positives et utiles qui développeront – chez moi – la nourriture adéquate pour doper ma production de neurones.
Il n’est pas question d’être toujours sereine et gaie et nageant dans un bonheur pur. Mais lorsque je serai avec des pensées et d’émotions négatives, comme la tristesse, la colère ou la déception, ce sera en pleine conscience, ce sera choisi et non subi.

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